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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/94

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LA MERE BONNETTE.

Oui, mon Maître.

L’OGRE.

Tu dis qu’il n’est venu personne ?

LA MERE BONNETTE.

Qui voulez-vous qui soit venu ?

L’OGRE.

Je sens pourtant la chair fraîche.

LA MERE BONNETTE.

Bon ! c’est ce veau que j’ai habillé pour votre dîné de demain.

L’OGRE.

Je la sens fraîche, te dis-je.

LA MERE BONNETTE.

Je ne sais pas d’où cela vient.

L’OGRE.

Donne-moi la lampe. (Il cherche & découvre les enfans qui meurent de peur.) Ah, maudite chienne ! voilà donc comme tu me trompois ? Je ne sais qui me tient que je ne te mange. Tu es bienheureuse d’être trop vieille, & de ce que je n’ai plus que quarante-neuf dents.

LA MERE BONNETTE.

Mais, mon Maître, je n’ai pas le nez si