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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/236

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tendu dire quelquefois, la répugnance que j’aurois de vous voir remarier.

Mad. DE PÉRAUDIERE.

La répugnance ! votre répugnance ne me feroit rien, si j’en avois envie ; & je me remarierai quand il me plaira, entendez-vous, Mademoiselle ?

Mlle DE PÉRAUDIERE.

Je le sais bien, ma mere.

Mad. DE PÉRAUDIERE.

Qu’est-ce que fait ici votre répugnance ?

Mlle DE PÉRAUDIERE.

C’est qu’il dit qu’il y a quelqu’un qui voudroit bien avoir le bonheur de vous plaire, & qui craint de ne pas réussir ; parce que je pourrois lui nuire auprès de vous.

Mad. DE PÉRAUDIERE.

Il me connoît bien ; oui, je vous consulterai ; je ne crois pas un mot de cela, on ne songe guère à une veuve qui a une fille de treize ans ; car, Monsieur, il faut que vous sachiez que ma fille n’a que cela, quoiqu’elle paroisse davantage, & je ne conçois pas pourquoi elle est si formée : car j’ai été mariée bien jeune, au moins.