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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/314

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La MARQUISE, se laissant tomber dans un fauteuil.

Ah ! Julie, que dis-tu ?

JULIE.

Quoi ! pourriez-vous douter de son amour ?

La MARQUISE.

J’ai de cruels soupçons !

JULIE.

Lui, dont vous faites la fortune, sur le point de l’épouser, de quoi pourriez-vous le soupçonner ? C’est lui faire injure ; peut-on outrager ainsi quelqu’un que l’on aime ? Non, Madame, je ne saurois le croire ingrat.

La MARQUISE.

Si je pouvois justifier sa conduite avec moi, ne l’aurois-je pas déjà fait ; mais sa froideur, son peu d’empressement, tout m’a fait craindre le malheur qui m’arrive ; non, le Comte ne m’aime plus.

JULIE.

Mais, Madame, je ne vois pas où est la froideur dont vous l’accusez.

La MARQUISE.

Tu n’as pas remarqué qu’il est moins occupé