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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/325

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son crime, & il sera, sans-doute, charmé de se voir à l’abri de mes reproches.

JULIE.

Mais, Madame, si vous essayez de le retirer de cet égarement.

La MARQUISE.

Que ne lui ai-je pas sacrifié ! mais c’étoit moi que je satisfaisois ; quand je le préférois à tout au monde, il avoit cessé de m’aimer, il me trompoit ; mais, non, je me trompois moi-même, je croyois lire au fond de son cœur ce que ses yeux ne me disoient plus.

JULIE.

Eh bien ! Madame, ne le revoyez point.

La MARQUISE.

Ne crains pas que je lui montre ma douleur, son parti est pris, ce seroit, peut-être, pour lui un triomphe. Vengeons-nous, plutôt ; le mépris seul suffiroit ; mais je ne saurois trop lui rendre les inquiétudes qu’il m’a données.

JULIE.

Comment ?

La MARQUISE.

Tu vas approuver mon projet.