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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/49

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Mad. DE L’AIGUILLE.

Monsieur, vous faites bien de l’honneur à ma fille, & tenez, elle me parloit de vous.

M. DUBOIS, fils.

Ah ! Madame ! je suis donc plus heureux que je ne croyois, car je ne pensois pas qu’elle pût jamais se souvenir de moi.

Mad. DE L’AIGUILLE.

Pourquoi cela, Monsieur ? quand on a des manieres honnêtes, c’est toujours bien fait ; les honnêtes gens sont si rares, sur-tout dans ce temps-ci.

M. DUBOIS, fils.

Cela est bien vrai. (Il offre du tabac à Madame de l’Aiguille.) Madame en use-t-elle ?

Mad. DE L’AIGUILLE.

Oui-dà, volontiers. Il est bien bon ce tabac-là, où le prenez-vous ?

M. DUBOIS, fils.

Chez mon pere, qui n’en vend que du bon ; parce qu’il y a des raisons pour cela.

Mad. DE L’AIGUILLE.

Monsieur votre père ? seroit-ce M. de Lafleur, qui demeuroit autrefois chez M. l’Argentier ?