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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/13

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tesse ; j’ai voulu m’amuser de ses prétentions, en feignant pour elle une passion, que vous seule êtes capable de m’inspirer toute ma vie. »

La COMTESSE.

Eh bien, Monsieur, que direz-vous à cela ?

Le MARQUIS.

Que la Baronne a voulu se venger de ce que vous lui avez enlevé le Chevalier ? Elle l’a mandé elle-même à une femme de ses amies qu’elle croyoit brouillée avec le Chevalier, & qui lui a montré sa lettre : & si vous vouliez il vous l’apporteroit ; car je lui ai conseillé de tâcher de l’avoir.

La COMTESSE.

Cette lettre prouvera-t-elle que ce billet n’est pas du Chevalier ?

Le MARQUIS.

Non vraiment ; mais vous y verrez que la Baronne a retrouvé par hasard ce billet que lui écrivit un jour le Chevalier, qui dans un souper avoit feint de l’amour pour la Comtesse de Rénicart, une femme de Province, si ridicule, que vous avez vu ici il y a un an.

La COMTESSE.

Quoi, Marquis, vous ne me trompez point ?

Le MARQUIS.

Vous verrez cette lettre, si vous permettez que le Chevalier vous l’apporte.