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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/33

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cela n’est pas étonnant. Songez donc à tout ce que vous devez faire pour déterminer Madame votre mere à faire parler à mon pere ; car, comme je vous le répete, je suis persuadée qu’il songe très-sérieusement à me marier : & s’il s’entête une fois de quelque projet, vous pouvez compter que rien ne le fera changer de systême.

M. De VALBERT.

Vous croyez donc qu’il n’aura pas de répugnance à vous marier avec moi ?

Mlle. De SAINT-AURELE.

Non, à présent. Il y a huit jours cela auroit été différent ; votre procès n’étoit pas gagné, & votre fortune n’étoit pas assurée comme elle l’est actuellement.

M. De VALBERT.

Je ne vous en aimois pas moins, & ce ne seroit pas votre fortune qui me feroit changer de sentiment.

Mlle. De SAINT-AURELE.

Je le crois ; mais ce n’est pas de ma fortune qu’il étoit question, c’étoit de la vôtre.

M. De VALBERT.

Ai-je dit autre chose ?

Mlle. De SAINT-AURELE.

Voilà ce que j’avois de pressé à vous dire,