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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 6.djvu/339

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M. DE VALPIERRE.

Comment donc ?

M. DE SAINT-GUY.

Je sai trop ce qu’il en coûte, on ne m’y prendra plus ; j’ai trop aimé pour mon malheur ! Une femme qui change devient notre bourreau ; insensible à tout ce que vous souffrez, c’est l’âme la plus dure, la plus cruelle ! En vous offrant son amitié, quand elle vous ôte son amour, elle croit s’acquitter de tout, eh quelle amitié ! Ce n’en est seulement pas l’apparence ; au lieu de l’intéresser vous lui déplaisez continuellement, ce n’est plus qu’un commerce d’aigreur, c’est le poison de l’ame, trop heureux si l’on en mouroit !

M. DE VALPIERRE.

C’est qu’il faut se consoler d’une passion par une autre.

M. DE SAINT-GUY.

Oui, avec l’espoir d’éprouver le même tourment un jour ; non, je hais les femmes pour toute ma vie.

M. DE VALPIERRE.

Tu ne hais que Madame de Bonpart.