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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 6.djvu/352

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coupable, & je dois le justifier. Pour m’obliger il a commis une imprudence en écrivant ce billet ; mais je l’ai partagée. Monsieur de Saint-Guy m’avoit dit qu’il m’aimoit, j’avois de la peine à le croire, & j’ai voulu l’éprouver en le rendant jaloux.

M. DE SAINT-GUY.

Seroit-il bien possible ?…

Mad. DE MONGAST.

Il avoit feint de m’aimer.

M. DE SAINT-GUY.

Quoi, Madame ?…

Mad. DE MONGAST.

J’ai entendu votre conversation avec Monsieur de Valpierre.

M. DE SAINT-GUY.

Quoi, vous croyez encore que mon amour n’est qu’une feinte ?

Mad. DE MONGAST.

Si j’avois pu le croire, si je n’avois pas lû mieux que vous dans votre cœur, aurois-je employé la jalousie pour augmenter votre amour ?