Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/268

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mais je n’en trouve pas moins ridicule votre pere, de vouloir avoir un uniforme à sa campagne.

Mlle. BATILDE.

Mais on dit que tout le monde en a.

Me. PAVARET.

Parce que tout le monde veut faire comme les Grands ; & qu’est-ce qui a commencé ? c’est le Roi d’abord, & puis les Princes. Je me suis fait expliquer tout cela, encore c’étoit des uniformes de chasse ; & mon frere n’avoit pas besoin de faire faire des habits verds à tous ses amis, pour tuer des lapins dans sa basse-cour.

Mlle. BATILDE.

Il tire quelquefois des moineaux.

Me. PAVARET.

Oui, & il manque toujours les hirondelles.

Mlle. BATILDE.

Ma tante, permettez-moi d’aimer les habits verds.

Me. PAVARET.

Vous êtes peut-être comme mon frere, qui a choisi cette couleur-là, parce qu’il s’appelle Monsieur Duverdier. Est-ce qu’il ne vouloit pas que les femmes fussent aussi habillées de verd ?

Mlle. BATILDE.

Cela m’auroit été fort égal.