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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/276

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M. BETASSIER.

Mon pere me l’avoit bien défendu ; & le tailleur m’a fait attendre de jour en jour jusqu’aujourd’hui : tantôt c’étoit une nôce, tantôt c’étoit un deuil, tantôt… Et puis il m’a fait mon habit trop large ; & comme il avoit pris trop de drap, à ce qu’il m’a dit, il m’a fait quatre culottes & un gilet pour l’hiver, & tout cela me coûte horriblement d’argent, qu’il a fallu payer encore.

M. DE CLAIRVILLE.

Il me paroît que vous avez affaire à Monsieur Duverdier ?

M. BETASSIER.

Oui, Monsieur, & une affaire qui doit me rapporter beaucoup d’argent ; c’est ce qui me consolera de la dépense de mon habit verd.

M. DE CLAIRVILLE.

En ce cas, Monsieur, je vous laisse, cela ne me regarde pas.

M. BETASSIER.

Quoi ! vous n’êtes pas Monsieur Duverdier ?

M. DE CLAIRVILLE.

Non, Monsieur.

M. BETASSIER.

Il est singulier que vous lui ressembliez autant.