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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/278

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M. BETASSIER.

C’est ce que mon pere m’a dit : il prétend que j’ai autant d’esprit que quand j’étois petit, & vous vous en appercevrez bien ; parce que vous n’aurez pas oublié tout ce que je vous ai dit, il y a dix ans, quand vous êtes venu voir mon pere à Troyes.

M. GOBERGEAU.

Je m’en souviens bien, & je trouve que vous avez presque autant d’esprit que lui.

M. BETASSIER.

Oh ! bien davantage, à ce que m’a dit ma mere. Enfin, je suis bien aise de vous trouver ; car j’ai pensé dire notre secret à un Monsieur tout à l’heure que j’avois pris pour vous.

M. GOBERGEAU.

Et vous voyez bien à présent que vous ne vous trompez pas ?

M. BETASSIER.

Oh ! pour cela non ; mais c’est qu’il avoit un habit verd comme vous.

M. GOBERGEAU.

Il est vrai que cela change bien la physionomie ; cependant moi je vous ai reconnu tout de suite.

M. BETASSIER.

C’est que vous avez une bonne mémoire.