Aller au contenu

Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mde de Péranval.

Une honnête Femme ne doit s’occuper que de plaire à son Mari.

Mde d’Anvort.

Eh bien, je le veux, mais qui vous assurera qu’il se plaira toujours avec vous ?

Mde de Péranval.

Je crois que ma tendresse pour lui, mes soins, mes égards, doivent m’en répondre.

Mde d’Anvort.

Oui, si cela suffisoit avec les hommes ; mais il faut encore qu’ils trouvent leurs maisons agréables par les gens qu’on y rassemble, par les amusemens qu’on y peut rencontrer ; il faut que les gens qu’ils aiment y soient bien reçus, sans quoi, peu-à-peu ils s’éloignent de nous, & une fois échappés, on ne les voit point revenir.

Mde de Péranval.

Vous m’effrayeriez si je ne connoissois pas mon Mari.

Mde d’Anvort.

Mais vous conviendrez bien que ses goûts sont très-différens des vôtres, & les mêmes goûts sont, à Paris, la chaîne la plus forte ;