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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/62

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Scène VIII.

M. D’ARNY.

Oui, oui, comptes-y. Il croit que parce qu’il aime ma fille, que je ne la donnerai pas à un homme plus riche que lui. Ces amans là ne veulent pas le bonheur de ce qu’ils aiment, ils ne veulent que le leur à eux : cela me fait rire, moi, les passions ! Mais le tems se passe & je ne fais pas mon mémoire. Il se met à écrire. Je ne sai où j’ai mis cette diable de lettre & je ne me souviens pas seulement qui étoit Ministre en soixante-dix-huit. Mon Grand-père, mon Père, m’ont dit tout cela cent fois, mais quand on est bien jeune, on croit toujours qu’ils radottent. Ah, je me souviens… Oui, oui, écrivons toujours, je retrouverai bien le reste.