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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/10

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été reconnu, vous ne risquiez pas grand’chose, puisque vous allez aujourd’hui au Couvent ; que pouvoit-il vous arriver de pis ?

Mlle De Rémieres.

Ah, sûrement rien !

Julie.

Que je hais ces Oncles vilains, avares, qui aiment trop le bien de leurs Niéces, pour consentir à les marier à ce qu’elles aiment ! mais il faut espérer qu’un jour… tenez, Mademoiselle, n’allez pas donner dans le dépit, & ne vous laissez pas gagner pour faire une sottise, dont vous vous repentiriez bien-tôt.

Mlle De Rémieres.

Que veux-tu que je fasse ?

Julie.

D’abord, il ne faut point vous chagriner.

Mlle De Rémieres.

Ce conseil est aisé à donner.

Julie.

Et nécessaire à suivre ; il faut conserver ses attraits, au lieu de risquer de les flétrir. Le sentiment, l’esprit, les graces, la gaieté, tout cela n’est rien sans la fraîcheur & la beauté. Les hommes, je dis même votre Chevalier,