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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/172

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nir à mériter sa confiance, vous la plaindriez. Oubliez-vous, pour ne lui parler jamais que d’elle ; c’est en flattant sans cesse l’amour propre qu’on réussit à plaire, vous finirez par la consoler. Peu-à-peu, vous lui deviendrez nécessaire, elle ne pourra se passer de vous ; c’est alors qu’en vous plaignant tous deux de la rigueur du sort, que le vôtre pourra s’adoucir, & pour lors cette conformité de malheurs vous mènera sûrement au port que vous desirez.

Le Chevalier.

Mais si je sers mon rival, en faisant ce qu’elle veut ? concevez-vous ma position ?

La Comtesse.

Paix, voici mon Oncle. Laissez-nous ; je vais tâcher de démêler ce qu’il pense de la Marquise. Soyez assuré que j’emploierai tous mes soins pour vous servir.

Le Chevalier.

Adieu, ma Sœur, je n’ai plus de secours à attendre que de vous. Il sort.

La Comtesse, à part.

Le Vicomte aimeroit-il réellement la Marquise ? Cela n’est pas vraisemblable.