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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome IV.djvu/271

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Le Vicomte.

Zaïre ? Attendez, ah ! j’y suis. Allons, Mademoiselle.

La Comtesse.

Le Vicomte est charmant !

Le Vicomte.

Quoi des plus tendres feux sa bouche encore m’assure !
Quel excès de noirceurs ! Zaïre !… Ah ! la parjure !
Quand de sa trahison j’ai la preuve en ma main !

Genevieve.

Que dites-vous ? Quel trouble agite votre sein ?

Le Vicomte.

Je ne suis point troublé. Vous m’aimez ?

Genevieve.

Je ne suis point troublé. Vous m’aimez ?Votre bouche,
Peut-elle me parler avec ce ton farouche,
D’un feu si tendrement déclaré chaque jour ?
Vous me glacez de crainte en me parlant d’amour.

Le Vicomte.

Vous m’aimez ?

Genevieve.

Vous m’aimez ?Vous pouvez douter de ma tendresse :
Mais encore une fois, quelle fureur vous presse !
Quels regards effrayans, vous me lancez, hélas !
Vous doutez de mon cœur ?