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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome IV.djvu/338

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Cécile.

André avoit senti le même trait, il avoit vivement pénétré son cœur. Sa santé étoit épuisée par de longs chagrins que lui avoit causés la perte du reste de ses biens. Il étoit revenu chez lui, d’où il étoit sorti depuis l’enfance, pour voir s’il lui restoit quelque ressource ; ayant perdu tout espoir, il s’en éloignoit lorsque je le vis. La fatigue ou plutôt l’amour qu’il avoit conçu pour moi le déterminèrent à rester dans le Village de mon Père, & la fièvre le prit très-violemment dans la nuit.

Pierre Honorin.

Et ce Village se nomme ?

Cécile.

C’est ce qui m’est défendu de vous dire.

Pierre Honorin.

Vous ne m’apprendrez donc point vos noms, non plus ?

Cécile.

Cela m’est impossible. Au bout de deux jours, on vint dire à mon Père qu’un jeune Gentilhomme étoit dangereusement malade à l’auberge. André qui avoit sçu le nom de mon Père en demandant le mien, trouvant en lui