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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome IV.djvu/53

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ACTE SECOND.


Scène première.

M. de VIGNEUL.

Quelle affreuse découverte !… Quel est le trouble que j’éprouve ?… Quoi ! la vüe d’Herminie, renouvelleroit-elle dans mon cœur une passion… que le mépris que doit inspirer une personne comme elle, à une ame honnête, devroit étouffer pour toujours ? — Est-il bien possible qu’après avoir combattu près de trois ans un penchant si dangereux, la raison n’ait pu le détruire entièrement ? — Mais, Herminie, autrefois, avec autant de beauté, m’avoit-elle paru aussi touchante ? Quelle modestie ! quelles graces !… Que dis-je ? Une conduite, des mœurs méprisables, une ame corrompue… Quel tourment seroit plus affreux que celui d’aimer ce qu’on ne pourroit s’empêcher de mésestimer ! J’entends quelqu’un, fuyons. Les réflexions raffermiront