Aller au contenu

Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 21 )


quait, tandis que le jeune homme portait sur sa figure tous les traits qui caractérisent la douleur. Au second jour, le vieillard me marqua la même déférence et beaucoup de tendresse ; gai et spirituel, il m’amusa, me divertit ; je lui sus gré de son attention. Pendant ce temps, son rival soupirait, s’agitait sans cesse : en un mot, tout, dans ses gestes, annonçait que l’amour et la jalousie tourmentaient son ame. Il était nuit, nous étions encore éloignés de près de deux lieues de l’endroit où l’on devait s’arrêter, mon jeune amant se hasarda de prendre une de mes mains ; je la lui abandonnai. Il y porte la bouche. Cette légère faveur paraît effacer tous les tourmens qu’il avait éprouvés. Il se r’approche de moi, me presse contre son sein, et me dit à l’oreille qu’il m’adorait. Nous nous ser-