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Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/42

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J’avais eu, dès les premiers temps de la révolution, le sot orgueil de l’émigration. J’étais à Coblentz, lorsque le délai pour rentrer en France, sous peine d’être traité comme criminel d’État, me parvint, je quitte mes sots compagnons ; je prends la poste, et, voulant me rendre à Paris, je passe par Strasbourg, Metz, et ma voiture se brise à quelques lieues de Jouy. Mon accident attire près de moi beaucoup de monde, et parmi la foule se trouve un jeune officier de mes anciens amis, qui était venu de la ville voisine passer quelques jours à la campagne. Il me pria d’accepter un lit chez lui, jusqu’à ce que ma voiture fut raccommodée. J’acceptai : il me conduisit souper au château. Nous passâmes la soirée la plus délicieuse, et la nuit était déjà fort avancée lors-