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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/111

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encores pour empêcher que les Anglois profitassent de la plus belle pelletrie de la nouvelle france et ne détruisissent pas dans la suitte le commerce de cette nouvelle colonie, s’estants postés dans les plus beaux endroits de la d. Baye depuis qu’elle leur a été découverte par led.t Des Groseliers qui passa parmy eux et qui depuis a reconnu sa faute Et en a obtenu le pardon de S. M.

Au mois de Mars de lannée 1684 par les ordres de M. de la Barre les Intéressez envoyèrent deux navires de 80 tonneaux (1) pour porter un secours d’hommes, de vivres de munitions de guerre et de marchandises, au poste de la Riviere de Nelson qui avoit esté estably par les dits des groseliers et Radisson qui en estoient venu donner advis a Mrs De la Barre et de Meules et qui ensuitte passoient en france pour rendre compte de leur decouverte.

Par le retour de Desgroseliers dans la nouvelle france les interessez on appris que Radisson sous pretexte de mécontentement estoit allé a Londres et s’estoit engagé aux Anglois.

Le député desd. intéressez qui presente ce memoire a apris à la Rochelle que led.t Radisson est retourné au poste de Nelson avec les Anglois et qu’il a enleve leur Pelleterie qui estoient en grand nombre et qu’on fait monter a soixante milliers de Castor et qu’il la conduit a Londres.

Les dits intéressés ont desja fait pour six vingts mil deux cens livres de dépence et ils seroient ruinés s’ils faisoient une si grande perte.

Ils suplient très humblement sa Grandeur de vouloir bien donner sa protection a cette Compagnie formée en consequence des ordres du Roy par les exhortations de M. de la Barre qui a repondu aux intessez (intéressés) en son propre et privé nom de la depense qu’ils ont fait et qui a esté a grée par M. de Meules Intendant.

Ils demandent qu’il plaise a Monseigneur de leur accorder la propriété de la terre de la Baye dhudson dont il a esté pris possession au nom de sa M. et de l’endroit où est leur establissement, pour autant de temps qu’Elle laura agréable.

Qu’il leur soit permis d’Envoyer vingt canots par les rivières qui descendent du costé du Nord dans le fleuve St. Laurent charges d’hommes de munitions et de marchandises et de faire des establissements au-dessus des Anglois afin de les empescher par ce moyen sans leur faire de violences de profiter des pelleteries des sauvages et de les obliger par la cessation de ce commerce de se retirer d’Eux mesme des postes qu’ils occupent ce qui se peut faire avec beaucoup de facilité.

Qu’ils puissent avoir droit de repressaille sur les Anglois en cas qu’ils ayent enlevé leurs pelletries Navires et marchandises.