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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/14

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compagnie de la baie d’Hudson trois vaisseaux pour aller détruire les établissements français de la baie.

Sans coup férir, dans l’été de 1684, il s’empara du fort Bourbon, qu’il réduisit en cendre ; il se saisit de son neveu qui lui reprochait sa trahison, et s’appropria pour plus de 400,000 francs de pelleteries ; un nouveau fort fut construit ; on y installa vingt pièces de canon et une garnison de cinquante hommes[1].

Pendant que Radisson commettait ces actes de piraterie, les associés de la compagnie du Nord, fiers du succès qui avait couronné leur expédition de l’été de 1682, essayaient d’organiser leur compagnie sur des bases plus solides.

À la suggestion de M. de la Barre, ils avaient recruté plusieurs sociétaires nouveaux, et formé la compagnie canadienne de la baie d’Hudson, par opposition à la compagnie anglaise du même nom[2].

Gauthier de Comporté, l’un des principaux intéressés, passa en France dans l’automne de 1684, pour surveiller les affaires de la compagnie.

En arrivant à Larochelle, il apprit la trahison de Radisson et les grandes pertes que la compagnie venait d’éprouver.

Dans un mémoire qu’il adressa immédiatement au marquis de Seignelay, il le priait de vouloir bien accorder sa protection à la société nouvelle, et de lui donner la propriété des terres de la baie d’Hudson, et de l’endroit où les intéressés avaient leurs établissements[3].

Le roi accéda à sa demande, et concéda aux mêmes

  1. Mémoire des intéressés dans la compagnie de la baie d’Hudson, Paris, 6e février 1685, Archives Canadiennes, Correspondance général, vol. F. 7. C. II, p. 315. Voir appendices B et D.
  2. Mémoire cité. Voir appendice B.
  3. Mémoire cité. Voir appendice B.