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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/70

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il y eut quentite de nos gens qui ne peurent pas faire leur portage.

Le quinzie. je pris le devant de bonne heure avec dix canots, et fis ce jour la cinq lieux, au bout des quelles je trouve un portage[1] de 1 200 pas qu’il faillut faire. Je campé ensuite au commendem.t d’un autre qui est a une lieue de ce dernier.

Le seixie. le père Silvie dit la messe, et marchames ensuitte. Nous y fimes quatre portages[2], entre lesquels sont presque tous rapides, le premier est de mil pas, le second, de 1500. Je campé a ce dernier pour attendre tous nos gens qui s’y rendirent le même jour. Il plut un peu sure le soir. Il faut encore remarquer que la plus part des derniers canots jetterent (sic) le dernier portage.

Le dix septie. Il fist assez beau temps, et nostre journée fut de dix sept lieux. La pluie qui survint sur le soir m’empescha d’aller plus loin. Je campé dans un lieu rempli de gros bois despinettes et de tremble[3].

Le dix huitie. nostre guide m’asseura que nous n’estions pas loin de ce que nous cherchions. Je (432 bis) séjourné pour me servir de la commodité de ce lieu où il y avoit de gros bois qui m’estoient nécessaires, pour me préparer à l’attaque du premier fort. J’en fis faire des madriers pour couvrir en tout cas le mineur et plusieurs pilles. Je me servis des ecorces d’epinettes pour mes gabions et facines

  1. Le portage de la « Loutre », qui a une longueur de 152 chaînes.
  2. Le premier de ces portages est celui du « Sextant », le second, celui du « Corail ».
  3. À dix-huit milles de la jonction de la rivière Abitibi et de la rivière Moose.