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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/83

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desquels je fis prendre le devant avec ordre de ne s’y pas trop decouvrir. Pour moy je les suivois me couvrant, le plus que je pouvois, des glaces au travers desquelles nous marchions. Nous arrivâmes ainsi a une pointe dont on voit l’entree de la riviere rupert, et la nuit estant venue qui nous deroba la veue du vaisseau, nous campames a cette pointe que les anglois nomment Confort[1].

Le premier juillet nous marchames depuis le matin jusques à dix heures que nous fumes obligez d’attendre la nuit, pour pouvoir doubler une pointe, ce que nous ne pouvions pas faire pendant le jour sans courir risque d’estre veus du fort. Je fis, pendant tout ce temps la, preparer toutes choses et envoie le sr. de ste. helenne a la decouverte, qui mena avec luy deux françois et le sauvage qui nous servoit de guide. Il fut avec eux a une petite rivière[2] qui est environ une lieue du fort, où il laissa son canot, un françois, et un sauvage pour nous attendre et fut avec l’autre passer la nuit autour du fort, pour decouvrir et observer les demarches de ceux de dedans. Pour nous, arrivâmes a l’entrée de la nuit a l’endroit ou il avoit laissé son canot ou je campé.

Le deuxie. le sr. de ste helenne estant revenu de sa decouverte sur les huit heures du matin, m’assura que le bastiment estoit moulle devant le fort a une demie portée (439 bis) de pistolet de terre, que le fort estoit un carré flanqué de quatre bastions presque semblables au precedant, excepté qu’il n’y pa-

  1. Pointe Comfort.
  2. Rivière Pontax.