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Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/85

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dant que je serois a la teste du reste de nos gens que j’avois fait mettre en bataille. Pour les soustenir, j’avais mes deux petites pieces de canon en bon estat, et ce qui est de meilleur tous nos gens fort animez. La nuit estant venue nous marchames tous dans l’ordre que j’avois prescrit, et d’autant plus diligament qu’il n’y a presque point de nuit en ce paie la, dans lequel nous avons remarque lorsqu’il faisoit serain que l’aurore commençoit a paroistre que le soleil couchant paroissait encore.

Le troisie. juillet, nous mimes pied a terre a la pointe du jour et fist a l’instant avencer quatre canots, deux desquels portoient les gens destinez pour l’attaque du bastiment & les outils necessaire pour la prise de la place, que je fis (440 bis) decharger a meme temps. J’ordonne ensuitte que l’on marchast ce qui fut fait avec tout l’ordre imaginable. Nous suivions le bord de l’eau dans un profond silence, jusques a ce qu’estant arrivez tout proche, je fis faire halte au detachement de terre pour commender aux deux canots d’aller prendre le bastiment, vers lequel je les vis partir aussi tost avec beaucoup de fierete. Comme j’avois tousjours en dessein de faire mes deux attaques en même temps, je fis marcher droit au fort dans lequel j’entré a la teste de mon detachement, apres en avoir fait enfoncer la porte a coups de bellier. Je commendé aussi tost un grenadier et un bucheur, pour jetter des grenades par les ouvertures et pour en faire de nouvelles, et ordonne de faire un feu continuel par tout les fenestre, embrasure et meurtrières, ce qui fut fait, pendant que