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Page:Carraud - Les métamorphoses d’une goutte d’eau, 1865.pdf/200

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L’ÉDUCATION PAR LES FLEURS.

fit voir comment on tenait une aiguille et comment l’on faisait un ourlet. Gote, attentive et docile, saisissait promptement ce que lui disait sa petite maîtresse, qui était enchantée de la voir si bien réussir.

Louise avait beaucoup aimé les poupées et se complaisait à leur faire de jolies toilettes ; mais les poupées étaient sans attrait pour elle depuis qu’elle s’intéressait si vivement à Gote, dont l’intelligence se développait rapidement. Déjà l’enfant avait pris l’habitude de faire le ménage avant l’arrivée de Louise, afin de lui donner la satisfaction de trouver tout propre et rangé en entrant dans la chaumière. Elle apprit promptement à tricoter, et fit des bas pour elle ainsi que pour son frère ; et elle retenait bien le catéchisme et les prières que Louise lui enseignait.

La femme du ménétrier ne tarda pas à s’apercevoir du grand changement qui s’était opéré dans sa maison et dans ses enfants. Il ne lui fut pas bien difficile de deviner à qui elle le devait ; mais trop orgueilleuse pour remercier Mme Malmont, elle feignit de ne rien voir ; et sa fille la craignait trop pour lui en parler la première.

Un jour que cette femme voulait faire la lessive, elle rentra plus tôt que de coutume et surprit Mme de Malmont pansant la tête du petit garçon pendant que Louise montrait à Gote comment on