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Page:Carraud - Les métamorphoses d’une goutte d’eau, 1865.pdf/95

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LES GUÊPES.

mais un ouvrier qui travaillait aux fossés les retint.

M. Barrus, qui s’était approché du chien, leur dit :

« Éloignez-vous ! Ariel est entouré de guêpes qui le piquent cruellement. »

Aussitôt l’ouvrier mit le feu à une poignée d’herbe sèche et flamba le chien, qui fut ainsi délivré de ses ennemies.

« Mais, papa, je ne vois point de guêpier ici ?

— Il y en a plus d’un, mon enfant. Ton chien s’est amusé à fouir la terre à l’entrée de l’un d’eux, et les guêpes se sont vengées de cette invasion dans leur domaine. »

Melchior emporta son favori jusqu’à la maison. Là, son père frotta le chien avec de l’ammoniaque, ce qui le soulagea promptement.

Le soir, tout le monde de la maison se réunit autour du guêpier qu’on entoura de broussailles ; Melchior les alluma tandis que le jardinier versait un plein arrosoir d’eau bouillante dans le trou par où sortaient les guêpes. Le plus grand nombre de celles qui tentèrent d’échapper à cette terrible inondation se brûlèrent à la flamme qui s’élevait très-haut.

Le jour suivant, pendant la récréation du déjeuner, M. Barrus emmena ses enfants dans le pré où ils trouvèrent le jardinier qui dilatait le trou contenant le guêpier de la veille.