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Page:Casgrain - Jules Livernois, 1866.djvu/38

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J. B. LIVERNOIS.

aux bords tapissés de joncs touffus, ou de riches graminées au-dessus desquelles bourdonnaient des myriades d’insectes, et venaient voltiger et se poser les colibris étincelants comme des rubis et des topazes ; — le long des filets d’eau, des essaims de papillons innombrables, qui formaient comme des nuages mobiles d’azur, de pourpre et d’or. Plus loin dans les savanes, des troupes de caïmans, baillant au soleil et montrant leurs longues rangées de dents et leurs écailles ternes et rugueuses.

Vers trois heures de l’après-midi, ils arrivèrent à Spinner Station, terminus temporaire du chemin de fer de Panama, alors en construction. Un voyageur, par une complaisance inespérée, lui prêta la somme de douze piastres