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Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/78

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les quatre fils aymon

Pour chou qu’il vit en l’air les grans oisiaus voler,
Et les pies haut braire, les cornellez crier.
Li bois fu si fuellis, menuement ramé
Que il ne [pout][1] coisir les destriers sejornez.

Il regarde avec plus d’attention et voit enfin une enseigne « venteler » entre deux arbres. Tout effrayé, il appelle Ogier. Renaud ordonne l’attaque en laissant Maugis en réserve dans le bois. Successivement il combat avec Turpin, puis avec Ogier qui venait de désarçonner Richard, mais qui, à son tour, perd les étriers. Renaud lui rend Broiefort en lui recommandant de ne pas oublier ce service. Survient Maugis avec sa troupe. La déroute des Français est complète et le camp de Roland est pillé.

L’élément pittoresque qu’offrait le texte de Grégoire de Tours est mis en valeur. Dans la scène de Vaucouleurs, il eût été déplacé : il en reste à peine une indication, les roses que les chevaliers portent dans leurs mains. Dans l’épisode de la chasse, il n’y a pas de guet-apens, mais il y a surprise calculée de la part de Renaud et l’analogie n’en subsiste pas moins.

Pour épuiser l’histoire de Merovig, je noterai que la retraite de ce prince dans la basilique de Tours où il était retenu par la crainte de son père et de sa marâtre, et son départ final en compagnie de Gonthramn-Bose ont pu être la première forme, si l’on veut bien passer l’expression, de l’emprisonnement des frères de Renaud dans la chartre du roi et de leur délivrance par Maugis.

On sait que Maugis, après avoir rendu ce service à ses cousins, disparaît pour longtemps de l’action, y rentre seulement quand ils ont quitté les Ardennes et se préparent à partir pour le Midi. De même Gonthramn-Bose reparaît dans l’histoire quand de nouveaux événements l’ont appelé dans le Midi. La difficulté de cet exposé oblige à marquer, dès à présent, ce rapprochement dont l’intérêt apparaîtra seulement quand il aura été traité du siège de Montauban et du personnage de Maugis.

Le siège de Montauban forme un poème distinct. La super-

  1. Porent, 775 ; Pout, Arsenal.