Aller au contenu

Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/838

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
810
les quatre fils aymon

La porte est arestée qu’ele n’est pas cheüe.
16060Quant Renaus l’a veüe que elle est [abatue],[1]
Donc cria Montaubain et [d’aïr] s’esvertue ;[2]
Puis a dit à Maugis à la barbe chenue :[3]
« [Gardez bien ceste buche, qui ne soit abatue].[4]
A la grant porte irai, si sera defandue,[5]
16065Tant que nostre gent soit deci à nos venue. »[6]
« Sire, ce dist Maugis, bien sera sostenue. »[7]
Renaus cort à la porte et tint s’espée nue,[8]
O lui li cuens de Raimes qui de cuer lor eüe.[9]
Et Sarrazin lor vienent la pute gent faillue.[10]
16070A Renaut ont gitié mainte pierre cornue,
Maint dart li ont lancié, cascuns s’i esvertue,
Tant i gietent à force cele gent mescreüe,[11]
Les .iii. chevax ocient que [nus] ne s’an remue.[12]
Ja laissassent la porte que il ont tant tenue,
16075S’il n’eüssent secors, mais lor gens est venue.[13]
Adonc ot soz la porte mainte teste tolue
Et maint poig et maint pié, mainte espaule fandue,
Et par dedens la porte la grans forche est corue.
Jofîrois de Nazarel molt bien s’i esvertue,
16080Il tint à son poing destre s’espée tote nue.[14]
Les gens vienent tot jorz, tote l’oz est meüe.

  1. 16060 L arestue. A l’a veü que elle est abatue. P a veü que elle est abatue.
  2. 16061 L Maugis. A manque. P et d’aïr s’esvertue.
  3. 16062 A Il a dit à Maugis à la chiere mambrue. P comme L.
  4. 16063 Sic A. Manque à L P ; nécessaire, puisque la réponse de Maugis s’y applique.
  5. 16064 A abrège : G’irai à l’autre porte tant qu’aurons aieue. P comme L.
  6. 16065 A manque. P ici.
  7. 16066 A sostenue. P secorue (mauvais).
  8. 16067 A qui tint l’espée nue. P tint l’espée esmolue.
  9. 16068 L eüe. A aieue. P aiue.
  10. 16069 A celle gent malostrue. P comme L.
  11. 16072 A manque. P cele gent malostrue.
  12. 16073 L vos. A nulx. P n’i a cel qui.
  13. 16075 A manque. P i est grant genz venue.
  14. 16080 A manque. P En sa main tient l’espée trenchant et esmolue. Il a été sans doute choqué par tote, tot, tote en deux vers.