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Page:Castor - Le pays, le parti et le grand homme, 1882.djvu/54

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M. Dansereau devrait se rappeler combien de fois il a mérité d’etre expulsé ignominieusement des rangs conservateurs ; il devrait ne pas oublier notamment que le stigmate a été officiellement imprimé à son nom, par l’unanimité du Parlement, dans l’affaire des Tanneries, sur proposition même de l’un de ses chefs politiques.


VI


Nous avons déjà dit quels sont les expulsés : Leur nomenclature, certes ! proclame bien éloquemment l’importance que doit avoir tout mouvement politique appuyé par de tels hommes ! Et nous n’avons pas nommé la centième partie de ceux qui leur sont tout à fait unis de principes et de sentiment.

Haute position sociale et politique, services rendus à la vérité, à l’État, à la société ; honorabilité proverbiale, honnêteté parfaite, habileté remarquable dans les affaires, notabilités professionnelles, commerciales, industrielles et agricoles, grands propriétaires, riches capitalistes, etc., etc. Voilà ! voilà ce que sont les expulsés et leurs amis. Nous n’hésitons pas à le dire, la masse de ces hommes représente : la fidélité aux principes conservateurs, le respect de ses traditions, la sauvegarde de ses intérêts, l’honneur de son drapeau !

Il n’est pas impossible, toutefois, que chez quelques-uns d’eux peuvent se découvrir quelques défaillances, tant la contagion a, depuis quelques années, fait des ravages dans la société canadienne. Mais nous n’hésitons pas à dire que ce ne pourrait être que de très rares exceptions.

Il n’est donc pas besoin d’un long examen pour découvrir qui, des expulseurs ou des expulsés, mérite davantage les sympathies du parti conservateur ; qui a plus de titres à sa confiance.






LES DROITS DE MONTRÉAL.


I


Revenons au remaniement de novembre 1880.

Le résultat le plus immédiat et le plus tangible de toutes les manigances de M. Chapleau, ce fut un profit net pour lui de quatre à cinq mille piastres par année, c’est vrai, mais aussi la porte, pour la région de Montréal, de l’un de ses représentants dans le Cabinet fédéral.

Or, admirons en passant comment ces messieurs savent toujours sacrifier les intérêts publics qu’ils ont le plus spécialement pour mission de représenter :