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Page:Castor - Le pays, le parti et le grand homme, 1882.djvu/89

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conseillers et les employés du service civil : Senécal, Pâquet, Flynn, Starnes, Gérin, Alexandre Chauveau, Dansereau… ! et puis des noms innommables ! voilà les guenilles politiques que M. Chapleau a ramassées partout ! ! !

Ah ! M. Chapleau ! vous auriez pu être un homme d’état, Vous avez préféré ne faire que œuvre d’un chiffonnier politique ! ! !






TOUJOURS LA CLIQUE.


I


Or, comment se rendre compte de tous ces étranges abus de pouvoir ? On en trouve malheureusement des cas isolés sous tous les gouvernements ; mais ici, ils existent en permanence, à l’état de système.

L’explication, nous l’avons dans le fait que, depuis des années, la clique Chapleau met en pratique la doctrine du parti des jeunes inauguré en 1862. Tout monopoliser : pouvoir, patronage, principes, organisation et discipline du parti, au bénéfice exclusif d’une association occulte ; tout faire servir à l’avancement personnel de ses membres.

Arrêtons-nous un peu pour signaler ici cette étrange anomalie constitutionnelle qui, depuis des années, s’étale aux yeux du public, sans que personne, pas même ceux qui en ont été jusqu’aujourd’hui les victimes, aient osé s’en plaindre publiquement.

M. Chapleau se donne comme l’un des adorateurs du constitutionalisme anglais, et, cependant, que fait-il ?

Il fait régner dans notre province le gouvernement arbitraire des plus mauvais jours du despotisme. Y a-t-il un souverain constitutionnel qui aurait, la hardiesse de se permettre ce que se permet tous les jours M. Chapleau ? La Reine d’Angleterre elle-même, avec son vaste Empire de centaines de millions de sujets, oserait-elle par exemple, soit par vengeance, soit pour flatter une mauvaise passion quelconque, décréter d’avance l’ostracisme politique de l’un de ses sujets, fut-il le plus humble de tous ? Lui viendrait-il jamais à l’idée de décider que tel ou tel homme public sera à jamais banni de tous les gouvernements ?

La constitution désigne au souverain et à plus forte raison au premier ministre ses conseillera naturels : ils existent en la personne des membres des deux chambres.

Or, qui, depuis des années, a avisé les chefs conservateurs ? Quelle influence ont exercé, sur les événements politiques de notre Province, soit les élus de la nation, soit les membres de la chambre