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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/176

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de rebuter les gens ; elle alla pour Miracle juſques à la baſſeſſe, elle ne le toucha point. Elle avoit un certain air qui paroiſſoit quelquefois trés-charmant ; à la voir de certain côté elle étoit trés-agreable, mais par d’autres elle étoit rebutante : elle ne plaiſoit gueres aux perſonnes d’un goût ſenſible & délicat.

Le Prince Miracle quitta bientôt le pays & la Reine ; il regagna ſa petite barque, & dés le lendemain il reçut un nœud d’épée de la part de la Reine des Avances : elle continua les jours ſuivans à l’accabler, & non pas à le ſatisfaire.

Il cherchoit toûjours quelque entrée favorable au Pays des Delices, & comme cela arrive ſouvent, il s’y trouva lors qu’il s’y attendoit le moins. Il ne vit qu’un peuple charmant, jeune & beau : les uns étoient gais, les autres ſous des airs froids renfermoient les plus delicieux contentemens. Il n’y avoit pas beaucoup d’habitans naturels, & il étoit rare que les étrangers ſi fiſſent un long ſéjour. La terre produiſoit d’elle-même ſans le ſecours de l’art ; il n’y avoit aucune ſorte d’ouvriers : de grands