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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/178

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Au lieu où le froid dominoit il y avoit de grandes Places publiques où l’on donnoit divers ſpectacles, des Palais fort beaux où l’on faiſoit des bals ; des appartemens particuliers, avec de bons feux de bois d’Aloës & de Calambour : les bougies qui éclairoient étoient faites de ces gommes précieuſes qui ſont ſeulement en Arabie, & l’on baſſinoit les lits avec une legere braiſe de grains de Coriandre.

On ne craignoit point les vapeurs dans ce Pays-là, la cauſe en étoit inconnüe.

Enfin le beau Miracle s’approcha de Faveur, & elle luy fit enviſager qu’elle ſe donneroit à ſa perſeverance, s’il continuoit dans une maniere ſi propre à perſuader ſa fidelité.

Il fut peu avec elle ; & contraint encore une fois à regagner ſa petite-barque, il erra long-temps, & les Châteaux en Eſpagne qu’il faiſoit étoient ſa ſeule conſolation.

L’Huître favorable qui l’avoit aidé juſques-là n’étoit pas une Huître ordinaire ; elle avoit la même origine de Venus, elle nâquit au même moment & de la même ſorte : elle regnoit ſur la