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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/206

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crurent que tout ce qui leur étoit arrivé n’avoit été qu’un ſonge ; tant il eſt vray que les avantures d’Amour, quand elles ſont paſſées, ont plus que toute autre choſe cet air là. L’Enchanteur ſe trouva ſi las qu’il n’en pouvoit plus ; il ſentoit une douleur horrible à la plante des pieds.

La Fée fut comme à ſon ordinaire faire la viſite dans tout ſon Palais. Son art ne l’avertiſſoit point des circonſtances de la nuit derniere, parce qu’il cedoit à un plus grand que le ſien. Mais une petite indiſcrette, à qui l’Amour avoit joüé d’un mauvais tour, luy raconta tout ce qui s’étoit paſſé. La Fée fut dans une extréme colere, ſans s’étonner neanmoins, parce que c’étoit les effets ordinaires de l’Amour. Elle fut trouver le Seigneur du Roc affreux, & luy fit part de cette belle Hiſtoire. Il réſolut ſur le champ d’aller trouver l’Amour, de le conjurer de ne luy être plus contraire, & de ceſſer de favoriſer Panpan.

Dans ce deſſein il étudia pour ſavoir où ce Maître Enchanter pourroit être, & l’ayant deviné, il ſe rendit auprés de luy. Seiguer, luy dit-il, je ſay la ma-