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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/245

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du Chêne fatal. La belle Lirette apperçût ſur un arbre à vingt pas de là un oiſeau d’un ſi rare plumage, qu’elle eut tiré plûtôt ſa fléche qu’elle n’y eut penſé ; & voyant l’oiſeau mort, elle courut pour le prendre. Tout cela ſe fit promptement & ſans reflexion, de ſorte que la pauvre Lirette ſe livra à ſa perte & fe trouva priſe elle même ; car il luy fut impoſſible de pouvoir s’en retourner, elle n’avoit qu’une volonté impuiſſante. Elle reconnut ſa faute, & tout ce qu’elle put faire fut de tendre les bras pitoyablement à ſes freres & à ſa ſœur. Mirtis ſe mit à pleurer, & Finfin ſans heſiter courut à elle ; Je veux me perdre avec vous, s’écria t-il ; & dans un moment il l’eut jointe.

Mirtis vouloit les aller trouver, le beau Prince la retint. Allons avertir madame Tu Tu, luy dit-il, c’eſt le plus grand ſecours que nous puiſſions leur donner. En même-temps ils virent les gens du méchant Roy qui les prirent. Tout ce qu’ils purent faire de part & d’autre, fut de ſe crier adieu.

Le Roy avoit fait mettre là ce bel oiſeau par ſes chaſſeurs pour ſervir de piége à ces Bergers : il s’étoit bien at-