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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/28

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ceſſes furent tres-contentes de ce changement ; & Plus belle que Fée qui commençoit à s’accoûtumer aux prodiges, prenant Deſirs par la main, repaſſa dans ſa chambre, & trouvant le quarré où étoit la ſerrure dont on lui avoit parlé, elle l’ouvrit avec la clef d’or, & entra dans une chambre, dont la magnificence la ſurprit & la toucha, parce qu’elle y vit par tout des ſoins de ſon amant. Elle étoit jonchée des plus belles fleurs, elle exhaloit un parfum divin. Il y avoit à un des bouts de cette charmante chambre une table couverte de tout ce qui pouvoit contenter la délicateſſe du goût, & deux fontaines de liqueurs qui couloient dans des baſſins de porphyre. Les jeunes Princeſſes s’aſſirent dans deux chaiſes d’yvoire enrichies d’émeraudes, elles mangerent avec appetit ; & quand elles eurent ſoupé la table diſparut, & il s’éleva à la place où elle étoit un bain delicieux, où elles ſe mirent toutes deux. À ſix pas de là on voyoit une ſuperbe toilette & de grandes mannes d’or trait, toutes pleines de linge d’une propreté à donner envie de s’en ſervir. Un lit d’une forme ſinguliere & d’une richeſſe extraordinaire terminoit cette