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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/34

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Qui voudroit l’effacer la peine en ſeroit vaine


Je le comprens, s’écria Deſirs, qui vous aime vous doit toûjours aimer, que vôtre aimable Amant ſait bien exprimer ſa tendreſſe ; & lors elle embraſſa Plus belle que Fée, que diſſipant entre ſes bras ſa confuſion ſur la petite jalouſie qu’elle venoit d’avoir, elle l’avoüa a ſon amie ſur la guerre qu’elle lui en fit, & toutes deux ſatisſaites de leur amitié, s’abandonnerent à la douceur d’un entretien agreable & plein de ſincerité.

La Reine Nabote envoya au pied du Mont, pour ſavoir ce que Plus belle que Fée ſeroit devenuë. On trouva les plumes éparſes & une partie de ſes habits, on jugea qu’elle étoit écraſée comme on le defiroit.

Dans cette penſée les Fées coururent au bord de la mer ; elles s’écrierent à la vûë de la table d’airain, & furent épouvantées d’appercevoir les deux Princeſſes qui ſe joüoient tranquillement ſur la pointe d’un rocher ; elle les appellerent. Plus belle que Fée donna ſon eau de vie immortelle, & rioit tout doucement avec Deſirs de la fureur de ces Fées.