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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/76

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Reine le cheriſſoit avec une grande tendreſſe.

Il grandiſſoit à vûë d’œil, & devenoit plus beau de jour en jour : on eût dit à douze ans qu’il en avoit dix-huit. Dés qu’on luy montroit quelque choſe, il la ſavoit le moment d’aprés mieux que ſes maîtres : il danſoit bien, il chantoit de même, montoit bien à cheval, faiſoit dans la perfection tous ſes exercices, ſavoit l’Hiſtoire, & n’ignoroit rien de ce qu’un grand Prince doit ſavoir.

Il entendoit ſi ſouvent parler de la Cour du bon Roy, qu’il luy prit une forte envie d’y aller : il la témoigna au Roy & à la Reine, qui la blâmerent, ne pouvant conſentir à voir éloigner un enfant ſi aimable.

Mais le jeune Carodos ne put ſouffrir la reſiſtance qu’on luy faiſoit, il en tomba malade de chagrin ; & ſon pere & ſa mere voyant qu’il empiroit de jour à autre, ſe reſolurent à le contenter. Ils luy firent un bel équipage, & aprés l’avoir embraſſé mille fois ils le laiſſerent partir.

Je ne diray point comme il fut reçû à la Cour du bon Roy, cela ſe doit