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Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/96

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pelle ; Carados l’aborda, & luy conta ſon infortune, dont le Pere avoit déja entendu parler, & le pria de le cacher, & de trouver bon qu’il paſsât avec luy les reſtes de ſa douloureuſe vie.

Le bon Hermite luy promit le ſecret, & fut acheter deux habits blancs pour Carados & pour ſon Page ; & il fut ſi bien caché ſous cet ameublement, que jamais perſonne ne le connut, non pas même les gens que le Roy avoit envoyés aprés luy pour le chercher, & qui le virent & le prirent pour un Hermite.

Cependant le Roy Candor & fa ſœur arrivent où ils croyoient trouver Carados, & dés auſſitôt Adelis ſe fit mener à la chambre où il demeuroit ; on trouva la porte fermée, on heurta, & l’on dit qui c’étoit qui vouloit entrer : mais mot.

La belle Adelis ſurpriſe, parla elle-même : Ouvrez, ouvrez ami, diſoit-elle, c’eſt vôtre Adelis qui eſt icy, mot encore. Enfin Candor impatient fit enfoncer la porte, & on ne trouva rien, ni dans la chambre ni dans le lit. Qui fut bien ſurpriſe, ce fut la pauvre Adelis. Elle pleura, elle s’arracha les cheveux ; & le Roy Candor voyant une douleur ſi