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Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/167

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« Don Alvare, me dit-il, je ne vous croyais pas ici. Vous arrivez très à propos pour m’empêcher de faire une bévue ; j’allais vous envoyer deux lettres et de l’argent.

— Celui de mon quartier, répondis-je.

— Oui, répliqua-t-il, et quelque chose de plus. Voilà deux cents sequins en sus qui sont arrivés ce matin. Un vieux gentilhomme à qui j’en ai donné le reçu me les a remis de la part de doña Mencia. Ne recevant pas de vos nouvelles, elle vous a cru malade, et a chargé un Espagnol de votre connaissance de me les remettre pour vous les faire passer.

— Vous a-t-il dit son nom ?

— Je l’ai écrit dans le reçu ; c’est don Miguel Pimientos, qui dit avoir été écuyer dans votre maison. Ignorant votre arrivée ici, je ne lui ai pas demandé son adresse. »

Je pris l’argent. J’ouvris les lettres : ma mère se plaignait de sa santé, de ma négligence, et ne parlait pas des sequins qu’elle envoyait ; je n’en fus que plus sensible à ses bontés.

Me voyant la bourse aussi à propos et aussi bien garnie, je revins gaie-