Aller au contenu

Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout allait bien, si ma fortune au jeu ne s’était pas démentie ; mais je perdis au ridotto, en une soirée, treize cents sequins que j’avais amassés. On n’a jamais joué d’un plus grand malheur. À trois heures du matin, je me retirai, mis à sec, devant cent sequins à mes connaissances. Mon chagrin était écrit dans mes regards, et sur tout mon extérieur. Biondetta me parut affectée ; mais elle n’ouvrit pas la bouche.

Le lendemain je me levai tard. Je me promenais à grands pas dans ma chambre en frappant des pieds. On me sert, je ne mange point. Le service, enlevé, Biondetta reste, contre son ordinaire. Elle me fixe un instant, laisse échapper quelques larmes :