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Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/28

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cabalistiques et autres productions de philosophie transcendante à la portée des salons. Aussi ne parlait-on plus que d’esprits élémentaires, de sympathies occultes, de charmes, de possessions, de migration des âmes, d’alchimie et de magnétisme surtout. L’héroïne du Diable amoureux n’est autre qu’un de ces lutins bizarres que l’on peut voir décrits à l’article Incube ou Succube dans le Monde enchanté de Bekker.

Le rôle un peu noir que l’auteur fait jouer en définitive à la charmante Biondetta suffirait à indiquer qu’il n’était pas encore initié, à cette époque, aux mystères des cabalistes ou des illuminés, lesquels ont toujours soigneusement distingué les esprits élémentaires, sylphes, gnomes, ondins ou salamandres, des noirs suppôts de Belzébuth. Pourtant l’on raconte que peu de temps après la publication du Diable amoureux, Cazotte reçut la visite d’un mystérieux personnage au maintien grave, aux traits amaigris par l’étude, et dont un manteau brun drapait la stature imposante.

Il demanda à lui parler en particulier, et quand on les eut laissés seuls, l’étranger aborda Cazotte avec quelques signes bizarres, tels que les initiés en emploient pour se reconnaître entre eux.