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Page:Cellini, Oeuvres completes, trad leclanché, 1847.djvu/25

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Jules-César avait un brave capitaine, nommé Fiorinus, lequel était de Cellino, château situé à deux milles de Monte-Fiascone. Ce Fiorinus, afin que les troupes profitassent du voisinage de l’Arno, établit son camp au-dessous de Fiesole, sur l’emplacement qu’occupe aujourd’hui Florence. Les soldats et, en un mot, toutes les gens qui avaient affaire à lui disaient : « Allons à Fiorenze, » soit à cause du nom de Fiorinus que portait notre capitaine, soit parce que l’endroit où il avait ses logements produisait une immense quantité de fleurs. Ce nom de Fiorenze ayant paru très-beau à Jules-César, il le donna à la ville en la fondant, parce que les fleurs sont de bon augure, et aussi pour faire honneur à son vaillant capitaine, auquel il voulait d’autant plus de bien qu’il l’avait tiré d’un lieu très-humble et qu’il l’avait formé lui-même. — D’un autre côté, de doctes inventeurs et chercheurs d’étymologies prétendent que Florence a reçu le nom de Fluentia, parce que l’Arno flue à travers la ville. Cela nous semble dénué de toute probabilité, car il en est de même du Tibre pour Rome, du Pô pour Ferrare, de la Saône pour Lyon, de la Seine pour Paris, et certes les noms de ces villes ont tout autre origine. — Nous maintenons donc et nous croyons que nous descendons d’un vaillant homme, comme nous l’avons avancé. Nous trouvons ensuite que Ravennes, la plus ancienne ville d’Italie, possède de nos Cellini, gentilshommes de haute distinction. Il y en a encore à Pise, et j’en ai rencontré dans beaucoup d’autres endroits de la chrétienté. Dans ce pays même, il reste quelques Cellini qui ont embrassé la carrière des armes : ainsi, il y a peu d’années qu’un jeune homme imberbe, nommé Luca Cellini, se battit avec Francesco de’ Vicorati, habile et vaillant soldat qui, plusieurs fois déjà, avait combattu en champ clos. Ce Luca, les armes à la main, vainquit et tua son adversaire avec tant de valeur, qu’il remplit d’admiration le monde