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Page:Cennino Cennini - Traité de la peinture, 1858.djvu/138

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TRAITÉ DE LA PEINTURE

ombres faites au verdaccio pour que tu puisses les recouvrir, mais fonds-les avec la couleur de chair la plus obscure, léchant et les adoucissant comme une fumée. Sache que sur panneau il faut plus couvrir que sur mur ; pas assez cependant, selon moi, pour empêcher le vert qui se trouve sous la carnation de transparer. Quand tu as conduit tes différentes couleurs de chair, que le visage est à peu près bien, fais un ton de chair plus clair et places-en sur les parties les plus bombées du visage, blanchissant toujours peu à peu avec délicatesse jusqu’à ce que tu puisses revenir avec du blanc pur placer des touches sur les reliefs les plus saillants, comme seraient les cils et la pointe du nez. Puis prends un peu de sinopia obscure avec une pointe de noir, et profile tous les contours du nez, des yeux, des cils, des cheveux, des mains, des pieds et généralement de toutes choses, comme je te l’ai appris sur mur, toujours usant de la tempera de jaune d’œuf.

CXLVIII.Manière de colorer un homme mort, les cheveux et la barbe.

Après ceci, nous parlerons de la manière de colorer un homme mort, c’est-à-dire le visage, le thorax, et partout où se voit le nu sur tableau comme sur mur ; si ce n’est que sur mur, il n’est pas nécessaire de tout couvrir avec la terre verte, il suffit qu’on la place comme demi-teinte entre le clair et l’ombre. Mais sur panneau, il faut la coucher partout, comme je te l’ai enseigné pour un visage coloré et vivant. Tu ombreras avec le même verdaccio. Ne donne aucune couleur rosée, le mort est sans couleur ; mais prends un peu d’ocre claire, et avec cela dégrade trois sortes de carnations, n’y mêlant que du blanc encollé avec le jaune d’œuf. Couche ces carnations chacune en leur lieu,