Aller au contenu

Page:Cent et une petites misères, œuvre sociale, 1846.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IX.

Pour jouer l’ rôl’ d’un acteur malade,
L’ souffleur manchot d’un’ troup’ nomade
Bourr’ sa manch’ vid’ avec du son,
Grimp’ sur l’ théâtre et jou’ Néron.
Comme un diable, il beugle, il s’ démène ;
Mais, voyant au milieu de la scène,
Son bras qui s’ vide à chaqu’ mouv’ment,
Ça d’vait bien l’ gêner su’ l’ moment !

Mme E. Fleury.


X.

C’ n’est pas une histoire moderne :
Chacun s’ rappelle qu’Holopherne
Par Judith, au bras sans pareil,
Fut occis pendant son sommeil.
La gaillarde, que rien n’arrête,
Lestement lui décoll’ la tête ;
Pour continuer son ronflement,
Ça d’vait bien l’ gêner su’ l’ moment !

Edmond Gaconde.


XI.

Un jour, tombant dans la marmite,
Un pauvre invalid’ s’en crut quitte
Pour sortir du pot enrhumé,
Mais bientôt tout fut consommé.
S’ voyant l’ bœuf, écumant de rage
D’engraisser ainsi le potage
Au profit du Gouvernement,
Ça d’vait bien l’ gêner su’ l’ moment !

Victor Dollet.