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Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/299

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XXIII[1]

PREMIÈRE VERSION[2]




Animé par l’amour, le vrai dieu des poêles,
Du Pinde, en mon printemps, j’ai connu les retraites,
Aux danses des neuf sœurs entremêlé mes pas,
Et de leurs jeux charmants su goûter les appas.
Je veux, tant que mon sang bouillonne dans mes veines,
Ne chanter que l’amour, ses douceurs et ses peines.
De convives chéris toujours environné,
À la joie avec eux sans cesse abandonné[3].
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Fumant dans le cristal, que Bacchus à longs flots
Partout aille à la ronde éveiller les bons mots.
Reine de mes banquets, que ma déesse y vienne ;
Que des fleurs de sa tête elle pare la mienne ;

  1. Une première ébauche de cette pièce, formant quatre-vingt-dix vers, avait été écrite en 1782 par André Chénier et se terminait par cette note : « J’ai écrit ces quatre-vingt-dix vers et ces notes le 23 avril 1782, avant l’Opéra, où je vais à l’instant même. » M. G. de Chénier a, dans son édition, donné ce qui lui restait de cette première esquisse (t. III, p. 61), et M. Becq de Fouquiéres l’a reconstituée dans ses Documents nouveaux sur André Chénier. p. 246.
  2. Les vers imprimés en lettres italiques sont ceux qui, appartenant à la première rédaction d’une façon certaine, ont été conservés dans la seconde. Les vers imprimés en lettres italiques et mis entre crochets sont ceux de la seconde rédaction, qui paraissent avoir appartenu à la première. (B. de F.)
  3. Deux vers perdus.