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Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/198

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diction. Pour le moment, qu’il me suffise de remarquer combien une exposition de la doctrine de la régénération, tout optimiste, de Wagner, se trouve entravée par le fait que, comme une basse profonde et continue, une philosophie pessimiste l’accompagne et la soutient, et par cet autre fait, qu’elle présuppose une religion qui n’est point encore sortie, mais qui a à sortir de la révélation chrétienne. Tout mon effort consistera à présenter la chose aussi simplement et aussi clairement que possible : je ne saurais cacher, cependant, que c’est ici ou jamais le cas d’appliquer l’adage d’Omar Khayam : « La limite qui sépare la vérité de l’erreur n’a que la largeur d’un cheveu. »


II


L’exposé de la doctrine de la régénération, telle que la concevait Richard Wagner, se décompose, cela va de soi, en deux parties : la négation et l’affirmation. L’élément de négation, c’est la conscience de la déchéance, et c’est cette conscience, une fois acquise, qui sert de base à la foi en une régénération possible. Mais il sera bon d’établir nettement, dès l’abord, quels sont les écrits de Wagner que nous devons faire rentrer dans la catégorie de ceux qui ont pour objet cette doctrine de la régénération.

Au sens étroit, ce sont les écrits des dernières années de sa vie : La Religion et l’Art (1880), et tous ceux qui se groupent autour de cette œuvre capitale : Voulons-nous espérer ? (1879), la Lettre ouverte à M. Ernest de Weber sur la vivisection (1879), À quoi sert cette connaissance ? (1880), Connais-toi toi-même et