Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/23

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pensée, nous permettent de jeter un regard jusqu’au plus profond de sa nature morale. Sa volumineuse autobiographie n’est pas encore publiée, et cependant on a déjà, dans les autres écrits de Wagner, tous les éléments d’un tableau complet et suffisant de sa vie, de sa pensée, et de son œuvre. On peut affirmer que ces écrits, réunis aux lettres et à l’œuvre de cet homme exceptionnel, resteront toujours la plus importante, j’allais dire la seule source à consulter pour arriver à le bien connaître.

Parmi les autres auteurs que j’ai dû consulter, il en est cinq à qui je suis spécialement redevable : Franz Liszt, Frédéric Nietzsche, Charles-Frédéric Glasenapp, Hans de Wolzogen, et Heinrich de Stein.

J’aurai beaucoup à dire de Lizst. Qui veut se renseigner sur Wagner, sur ce qu’il était, n’a qu’à le demander à ce noble cœur. Et en disant cela, je fais allusion moins encore à ses travaux, si beaux, d’une valeur si fondamentale, sur Tannhäuser, sur Lohengrin, etc.. qu’à l’attitude constante et invariable qu’il garda, pendant quarante années, à l’égard de Wagner et de la cause de Wagner. Que ne nous apprennent, par exemple, ces mots de lui sur Wagner : « Ma joie, c’est de sentir avec lui, après lui, c’est de le suivre de ma sympathie ! » Les lettres de Liszt, non seulement celles qu’il écrivit à Wagner lui-même, mais beaucoup d’autres (dont le recueil a paru chez